Page 146 - Livre électronique des RFTP 2024
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QUALITE DU SOMMEIL CHEZ DES FEMMES SUIVIS
POUR UNE BRONCHO-PNEUMOPATHIE CHRONIQUE
OBSTRUCTIVE
CHAIMA TURKI, SABRINE LOUHAICHI, YOSRA BELLIL, SIRINE ARFA, AZIZ KHARROUBI,
J.AMMAR, B.HAMDI, A.HAMZAOUI
PAVILLON B HOPITAL ABDERRAHMENE MAMI, LR19SP02, FACULTE DE MEDECINE DE TUNIS
INTRODUCTION
La prévalence de la broncho-pneumopathie chronique obstructive chez la femme
est en nette augmentation en Tunisie, en raison du développement du tabagisme
féminin et de la persistance de l’exposition à la biomasse dans les zones rurales.
Chez la femme, cette pathologie risque de s’associer à plus de comorbidités
d’ordre psycho-sociale telles que les troubles du sommeil.
OBJECTIF : L’objectif de notre étude était d’évaluer la qualité du sommeil des
femmes atteintes de BPCO.
METHODES : Nous avons mené une étude transversale portant sur des patientes
suivies pour une BPCO confirmée selon GOLD 2023 et n’ayant pas d’antécédents
psychiatriques connus. Nous avons utilisé le questionnaire Pittsburgh Sleep Quality
Index (PSQI) pour évaluer la qualité du sommeil au cours d’une consultation
programmée. Un score > 5 permettait de définir une mauvaise qualité du sommeil.
RESULTATS
Quarante-sept patientes ont été recrutées avec une moyenne d’âge de 68,7 ± 13
ans. La BPCO était classée : GOLD A (19 %), GOLD B (51 %) et GOLD E (30 %). Le PSQI
moyen de la population était de 9,5 ± 3,3. Trente-sept patientes (79 %) avaient des
troubles du sommeil (PSQI > 5), qui étaient sévères (PSQI > 10) dans 44 % des cas.
Les patientes avaient une latence d’endormissement supérieure à 30 minutes dans
60 % des cas ; et une efficacité du sommeil inférieure à 75 % dans 47 % des cas. Un
raccourcissement du temps de sommeil (< 5h) a été observé chez 17 % des
patientes, avec un recours aux médicaments somnifères dans 15 % des cas. Vingt-
deux patientes (47 %) avaient des réveils nocturnes fréquents ; et un retentissement
sur l’activité au cours de la journée dans 51 % des cas. La mauvaise qualité du
sommeil était associée à une BPCO GOLD E (p = 0,02) et au phénotype
exacerbateur fréquent (p = 0,031).
CONCLUSION
La fréquence des troubles du sommeil chez la femme atteinte de BPCO était
élevée dans cette étude. Ainsi, des interventions visant à dépister et à prendre en
charge ces troubles pourraient jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la
qualité de vie de ces patientes.
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